Portrait : Patrice Dumont
Patrice Dumont a transformé les retransmissions des compétitions de saut à ski sur Eurosport en enchantement : jusqu'à l'arrivée de Guillaume di Grazia au micro, lui seul nous donnait l'impression d'être tout à la fois en haut du tremplin, dans les airs et dans les tribunes...
- Comment êtes-vous
devenu commentateur sportif ? Pourquoi le saut à ski ?
J'ai commencé à commenter à partir des jeux olympiques
d'Albertville en 1992, aux tout débuts d'Eurosport France.
Auparavant, j'étais sportif de haut niveau, et pratiquait le
patinage de vitesse, un sport qui a quasiment disparu en France (les
entraînements avaient lieu sur l'anneau de vitesse des JO de
Grenoble - comme le saut à ski, ce sport souffrait d'un manque
de moyens). Je me suis un jour trouvé en Norvège et c'est là
que j'ai appris à aimer le saut à ski. Lorsque Jean-Charles
Sabatier a quitté Eurosport pour Canal +, je me suis proposé
pour reprendre les commentaires du saut à ski. Ma première
saison a été l'hiver 1996/97 : une belle saison, avec les
championnats du monde à Trondheim, où Nicolas Dessum finit 5ème
sur le grand tremplin. C'est la 1ère année aussi pour Nicolas
Jean-Prost en tant que consultant, qui venait de mettre un terme
à sa carrière de sauteur (il avait déjà commenté quelques épreuves
auparavant).
- Avez-vous déjà pratiqué le saut à ski ?
Une fois, en Norvège, à Trondheim, sur un tremplin de 10 mètres
environ, avec des skis en bois de l'armée norvégienne. Le saut
s'est terminé en boule de neige.
- Comment se
font les commentaires ? Quel est le travail quotidien d'un
commentateur sportif ?
En fonction de l'intérêt de l'épreuve, on décide de se déplacer
(par exemple, pour l'ouverture à Kuusamo, pour la tournée des 4
tremplins, pour Oslo, pour la finale à Planica) ou de commenter
en studio dans les conditions du direct. En fonction du reste de
l'actualité sportive, des choix sont faits pour la diffusion en
direct ou non des épreuves. A partir du moment où des caméras
sont installées pour retransmettre une compétition, il est
possible de commenter sur place (il suffit d'en faire la demande).
Le reste de la semaine, les épreuves de saut à ski se déroulant
principalement les week-ends, nous avons 2 jours de repos, et
nous commentons d'autres événements sportifs [le volley-ball
par exemple pour Patrice Dumont].
- Cette année, vous avez commenté moins de compétitions de saut à ski que les
années précédentes...
Oui, nous avons été en alternance cette année avec Guillaume
di Grazia, car j'ai été amené à prendre d'autres
responsabilités au sein d'Eurosport, où je suis désormais
directeur adjoint de la rédaction. J'essaie de conserver
quelques commentaires, comme le volley-ball, mais je n'ai plus
trop de temps pour assouvir cette passion. J'ai cherché
quelqu'un pour me remplacer, et Guillaume di Grazia, déjà présent
au sein d'Eurosport, s'est empressé d'accepter.
- Quels sont vos sauteurs préférés ?
Funaki, au temps de sa grande époque, pour son engagement (la tête
entre les skis), et la superbe victoire par équipe des Japonais
aux JO de Nagano. Les Finlandais, notamment Ahonen. Les Norvégiens,
notamment Brenden.
- Quels sont vos meilleurs et pires souvenirs du saut à ski ?
Mes meilleurs moments sont le grand chelem de Sven Hannawald
lors de la 50ème tournée des 4 tremplins, et la série de
records du monde de Matti Hautamäki à Planica. Mon pire
souvenir reste la chute impressionnante de Kobelev à Planica.
- Comment voyez-vous l'avenir du saut à ski en France ?
L'avenir du saut à ski en France dépendra des résultats
obtenus : il sera assuré si enfin un sauteur réussit à percer.
Outre un manque de moyens, il y a France un manque de culture et
par conséquent un trop petit réservoir de sauteurs.
- Vos pronostics pour la prochaine saison ? (2003)
Pas de pronostics, mais je suis persuadé que cette saison, tout
comme la prochaine, sera une très belle saison, enthousiasmante.
Ces 2 années à venir seront superbes car ce sont des années pré-olympiques.
Cette année auront lieu également les championnats du monde.
Si j'étais, je serais | |
Une qualité | La fidélité |
Un défaut | L'indécision |
Un animal | Un élan : j'en ai déjà vu, alors que je faisais du footing avec un baladeur en Suède. Un petit élan a traversé juste devant moi. Je me suis arrêté, ai enlevé le baladeur. Sa mère le suivait. |
Une pierre, une roche, un minéral | Le granite |
Un végétal | Un palmier |
Un livre | Un livre de Henning Mankell, auteur suédois de polars, notamment de "La cinquième femme". |
Un morceau de musique | Un morceau de Hans Zimmer (auteur de musiques de film, notamment de "Gladiator") |
Un menu, un plat | La cuisine mexicaine |
Un don | L'élégance |
Une femme | Gabrielle Reece, surfeuse de grosses vagues à Hawaï |
Un paysage | L'océan |
Un sens | Le toucher |
Un proverbe, une citation, une pensée | Demain reste à écrire |
Une saison | Le printemps |
Un tremplin | Planica car c'est le plus grand, Oslo pour l'ambiance, mais ils sont comme des enfants: on les aime tous pour des raisons différentes. |
Merci Patrice Dumont!