Portraits croisés : Nicolas Jean Prost et Guillaume di Grazia

Depuis la saison 2003/2004, Guillaume Di Grazia et Nicolas Jean-Prost commentent avec enthousiasme les compétitions de saut à ski sur Eurosport France.
Portrait de ce remarquable duo…

Si j'étais, je serais Portrait de Nicolas
(par Guillaume)
Portrait de Guillaume
(par Nicolas)
Une qualité L'humilité L'amitié
Un défaut L'organisation (Nicolas a perdu 6 fois son téléphone portable lors des 2 dernières saisons - Nicolas a arrêté le saut mais il a encore la tête en l'air) Chaud bouillant, sanguin
Un animal Un aigle, un symbole pour tous les sauteurs… Ou tous les animaux ? Nicolas a une importante collection de panneaux de signalisation montrant des animaux, de tous les pays du monde. Lorsqu'ils étaient trop gros pour les rapporter en avion, ils revenaient avec le bus de l'équipe de France. Un taureau
Une pierre, une roche, un minéral La roche des Montagnes du Jura… Nicolas est tellement attaché à son Jura… Une pierre ponce… une pierre volcanique (caractère de Guillaume), qui absorbe bien…
Un livre Un recueil avec les résultats des compétitions de ski… l'" Universalis " du ski (pas seulement le nordique)… ou… le voleur de ciel Le Voleur de Ciel
Un morceau de musique Un CD… de sa femme ou de ses enfants, car Nicolas n'a jamais de CD à lui… Une chanson de Charles Aznavour
Un menu, un plat La soupe autrichienne qui est servie lors de la Tournée (Nicolas peut en boire des litres)… ou les crêtes… Nicolas est très curieux, il goûte à tout ! Une sucrerie slovène dont il raffole
Un don La fidélité La passion
Une femme La sienne, Delphine Anita
Un paysage La vue du sommet de la Dôle, avec le Lac Léman et le Mont Blanc La mer… un coucher de soleil sur la Côte d'Azur
Un sens Le toucher, la sensibilité, le toucher de l'air en vol Le goût
Un proverbe, une citation, une pensée Manger, c'est tricher ! Proverbe jurassien, largement usité aux Rousses et dans les environs : on reste à l'apéro ! Walter Hofer à l'image, on est dans le potage!
Une saison L'hiver… Nicolas l'attend tout le temps. Le manque de neige actuel lui pèse. C'est sûrement sous la neige que la Haut Jura est le plus beau L'hiver
Un tremplin Le tremplin de vol à ski d'Oberstdorf. Nicolas fait partie des anciens détenteurs du record de ce tremplin. Et c'est là qu'il franchit la barre des 200 m (en tant qu'ouvreur, après avoir mis un terme à arrière au cours de laquelle il s'était reposée à 199,5 m). Nicolas est le premier Français à s'être posé à 200 m. Planica


Questions à Nicolas…

(Nicolas a commenté le saut à ski sur Eurosport avec Christophe Josse, Jean-Charles Sabatier, Patrice Dumont (pendant 6/7 ans), et enfin Guillaume Di Grazia depuis 3 ans.)

- Pourquoi le saut à ski ?
C'est venu naturellement. J'ai toujours fait du saut. Enfant, je partais toujours au ski avec une pelle pour faire de petits tremplins.
- Quels sont tes sauteurs préférés ?
Nikaenen, Funaki, Goldberger. Et, parmi les sauteurs actuels, Schlierenzauer, Ahonen et Malysz.
- Quels sont tes meilleurs et tes pires souvenirs de saut à ski ?
Ma meilleure année en carrière : 1995.
La pire : 1987 (fracture de la jambe).
J'ai pris ma retraite en 1996. Mais je garde de bons souvenirs de la saison 1997/98, en atteignant 200 m en vol à ski… Le vol à ski est un aboutissement, une récompense !
- Comment vois-tu l'avenir du saut à ski en France ?
Mieux ! En progression ! On a enfin mis de l'argent dans un groupe relève (une dizaine de jeunes). On a une certaine stabilité (coach, encadrement). Il faut continuer à investir dans le groupe relève.
- Tes pronostics pour cette saison ?
La nouvelle génération : Schlierenzauer, Jakobsen.
L'ancienne génération qui fait de la résistance : Malysz, Ahonen.


Questions à Guillaume…

- Guillaume, Comment es-tu devenu commentateur sportif ?
C'était pour moi un rêve d'enfance : je ne comprenais pas pourquoi des gens étaient payés pour faire quelque chose pour lequel j'étais prêt à payer ! Après l'école de journalisme, je suis arrivé en Juillet 1999 à Eurosport comme stagiaire avant de grimper les échelons. J'ai fait ma première pige le 5 Octobre 1999. A 33 ans, je commente désormais du cyclisme, du tennis, du foot, et assure des plateaux entre les directs. Je commente le saut à ski depuis la saison 2003/2004 avec Nicolas, et le combiné nordique depuis la saison 2004/2005.
La première compétition que j'ai commentée est le grand prix d'été à Courchevel en 2003. J'ai ainsi fait la connaissance de Nicolas, quelqu'un de remarquable humainement, plein d'humilité, et qui a une passion indéfectible pour le saut à ski.
- Tu es originaire de Montpellier… Alors, pourquoi le saut à ski ?
J'ai découvert le saut à ski en regardant Eurosport. Je suis fasciné par cette discipline. Il y a quelque chose de divin dans ce sport : les yeux tournés vers le ciel, on attend celui qui vient d'en haut. C'est aussi le vieux rêve d'Icare, le plus beau rêve de l'Homme. Je suis fan de saut à ski depuis 8 ans, depuis mes débuts à Eurosport. Je trouve même qu'en saut a ski la tournée des 4 tremplins a plus d'attraits, apporte plus d'émotions que les JO : la force de la tradition.
- Tu t'investis beaucoup pour mettre en avant le saut à ski…
Ce n'est que rendre ce que l'on m'apporte…
- As-tu déjà pratiqué le saut à ski ?
J'ai l'aiglon d'argent… je me suis posé à 8,5 m sur le tremplin de l'omnibus, aux Rousses.
- Comment se font les commentaires ? Quel est le travail quotidien d'un commentateur sportif ?
Avant les compétitions, je contacte le staff français (coach, sauteurs), pour prendre le pouls, et des infos sur les différents sites internet.
Nous commentons le plus possible d'épreuves en direct, pendant la compétition (même si celle-ci n'est pas diffusée en live, cela permet de restituer l'émotion). Les commentaires se feront si possible sur le lieu de la compétition. Sinon, nous commentons depuis les studios d'Eurosport à Issy les Moulineaux, dans les conditions du direct. Sur place, nous disposons d'une cabine, mais nous n'avons pas forcément une très bonne vue sur le tremplin (à Planica, par exemple). Nous nous servons alors d'un téléviseur. A Oberstdorf, c'est l'idéal : les cabines sont dans la pente du tremplin. A Kuusamo, les cabines sont au niveau de l'aire d'arrivée. Nous essayons de loger dans les mêmes hôtels que les athlètes, de discuter avec les sauteurs étrangers (et les anciens sauteurs, copains de Nicolas Jean-Prost...). Le reste du temps, je commente pas mal de football.
- Quels sont tes sauteurs préférés ?
Les Français en général, le coté chauvin mais pas trop !
Mais j'ai beaucoup de respect pour tous les sauteurs. J'ai une grosse admiration pour Janne Ahonen, pour ses 10 ans de régularité. Pour Malysz et la facilité qui transparaît de ses sauts. Pour Morgenstern, son insouciance et son talent. Pour Romoeren et son côté rock star.
- Comment vois-tu l'avenir du saut à ski en France ?
2006 a été la pire saison. Mais elle s'est révélée bénéfique pour l'encadrement et la fédération, prenant ainsi conscience des carences. Cela a donné un coup de boost ! Et l'équipe de France est une équipe de jeunes (le sauteur le plus âgé est Manu Chedal, 23 ans), elle peut progresser.
Il faudrait de meilleures infrastructures, une formation des enfants. Ce serait bien d'avoir un tremplin près d'une zone densément habitée, par exemple près de Strasbourg…. Aux Rousses, tout le monde s'est essayé au saut à ski, mais pas à Pontarlier ! Le saut à ski reste encore un sport culturellement régional en France. Les victoires de Jason en combiné pourraient permettre de focaliser les médias sur les tremplins…
- Tes pronostics pour cette saison ?
Dans le désordre, je verrais bien sur le podium un Suisses (Küttel ou Ammann), un jeune (comme Schlierenzauer), et un " vieux " (Ahonen ou Malysz - Ahonen vise la Tournée et les Championnats du Monde).

Merci à Guillaume di Grazia et Nicolas Jean-Prost pour leur gentillesse, merci à Guillaume Bodovillé pour la réalisation des portraits et interviews.
Photo (c)eurosport.

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