2. Le départ

Mot clés:
Confiance
Détermination
Détente
Relâchement
Placement
Timing
Sortie de table ou sortie de tremplin

Le départ découle directement de la position d'élan du sauteur en approche.
Le sauteur est sur la table du tremplin, c'est le moment le plus important et décisif de son saut.
Comment mieux comprendre le départ? Simplement en se mettant en tête que lors d'un saut, chaque mouvement bénéfique ou non a une répercussion positive ou négative sur les mouvements suivants ou directement sur le résultat (la longueur).
Le déroulement d'un saut pourrait ressembler aux maillons d'une chaîne, le mouvement d'un maillon en amont se répercutant sur les autres maillons restant en aval.
Rappelons que dans le départ, le sauteur doit donner une impulsion plus ou moins vers l'avant (selon la technique générale et les qualités du sauteur lui même) en utilisant le moins possible son haut du corps de manière à garder de l'aérodynamisme et la vitesse qu'il a acquise.
Lors de cette impulsion, le sauteur va projeter son centre de gravité vers l'avant très rapidement. On entend d'ailleurs souvent que le but du départ est de passer le plus rapidement possible d'une position d'élan à une position de vol.
Hormis l'impulsion, on distingue trois autres points importants: la trajectoire, l'amplitude, le timing:
- La trajectoire est directement liée à la position d'élan, le haut du corps suivant souvent sa position initiale dans l'impulsion, et la position d'avancée des tibias étant déterminante
- L'amplitude est la manière selon laquelle le sauteur donne son impulsion, plus brève ou plus longue. (ex. : on dit d'un sauteur qui effectue une poussée très courte qu'il donne un coup de fusil).
Un bon saut nécessite une grande amplitude de mouvement, de telle sorte qu'on aurait presque l'impression que le sauteur pousse toujours avec les jambes alors qu'il est en vol.
- Le timing: donner son impulsion au bon moment, ni trop tôt ni trop tard. Le timing nécessite de l'expérience, de l'anticipation. Lors d'un bon timing, on doit voir les jambes du sauteur tendues au bout de la table du tremplin, voire jusqu'à 1m après celle-ci.
(Lors d'un saut tôt: attention au saut périlleux avant!)

Seules les jambes donnent l'impulsion, le haut du corps reste aussi relâché que possible et garde une attitude passive.Les bras donnent souvent un mouvement vertical (allègement) mais ne doivent pas influencer le mouvement de poussée sous peine de faire dégager le haut du corps.
les genoux gardent leur avancée. le bassin vient tourner autour des genoux et se retrouve en avant des pieds en sortie de tremplin.

Quelques généralités:

Cas 1:
Un sauteur ayant une position d'élan avec le bassin bas va avoir tendance à donner son impulsion avec les épaules et le haut du corps assez dégagés; d'où une perte de vitesse importante et une grande difficulté à trouver une position de vol suffisante à une bonne portance dans l'air. Pris par la vitesse, ce même sauteur peut perdre son équilibre avant-arrière dans la poussée, et se retrouver en sortie de table avec un centre de gravité en retrait,les pieds du sauteur passant quasiment devant la verticale des hanches(on appelle cela "passer les pieds devant").

Position dite assise : arrive souvent quand le sauteur se fait prendre par le gain de vitesse et la "compression" du rayon de l'élan.
Chez le sauteur de haut niveau,une forte capacité d'avancée de tibia peut permettre une impulsion dans la bonne direction (avec les capacités physiques adéquates) avec ce genre de position basse.

Cas2
Un sauteur ayant une position d'élan avec le bassin placé haut, et obligatoirement une avancée de tibia faible (pour garder l'équilibre) aura tendance à ne pas pouvoir terminer son impulsion correctement, finissant le dépliement des jambes vers l'arrière (recul de genou).Le mouvement étant assez court (puisque les hanches sont plus hautes), la poussée sera plutôt inefficace, avec un grand manque d'amplitude.

Position très déséquilibrée et dangereuse.
Pour compenser la perte d'équilibre due à la faible avancée de tibia, le sauteur doit monter son bassin. selon la qualité de la neige, ce genre de position mène droit à la chute en avant, ou rend impossible un départ "vers l'avant".

Ces 2 cas ne sont que deux exemples dans la masse pour tenter de vous faire comprendre quelques mécanismes.
NB: Certains sauteurs pratiquant à haut niveau font de ces points faibles leur point fort.
Ex: Adam Malysz est capable (dans ses jours de grande forme) de sauter avec une position d'élan très basse sans pour autant dégager le haut du corps dans l'impulsion, ce qui lui permet d'avoir un mouvement très ample ainsi qu'une grande force dans l'impulsion.


3. Le vol

Mots-clés:
Gainage
Confiance
Détermination
Feeling

L'impulsion a été donnée, il s'agit maintenant d'aller le plus loin possible.
On peut distinguer plusieurs parties du vol que nous appellerons ici phases.
Ces phases sont au nombre de 2, 3, ou 4 selon les entraîneurs; nous choisirons délibérément d'en délimiter 4.

3.1 La 1ère phase de vol ou sortie de tremplin

En sortie de tremplin, le sauteur (quel qu'il soit) a un moment de trou noir où il ne voit rien et a du mal à agir. Ce trou noir ne dure que quelques dixièmes de seconde et peut être expliqué par la prise de vitesse rapide dans l'impulsion et par l'effort.
Le but est de continuer l'impulsion, dans le sens où le sauteur essaye de continuer à faire monter ses hanches. Le centre de gravité du sauteur avance dans l'élan donné par l'impulsion, c'est à dire vers le haut et vers l'avant.

Sortie de tremplin.
le sauteur essaye de continuer à faire monter ses hanches tout en continuant à avancer son centre de gravité au dessus des skis.

3.2 La 2ème phase de vol

Le sauteur doit continuer à faire avancer son centre de gravité jusqu'à aller se placer au-dessus de ses skis.
Le haut du corps est à l'horizontale (ou quasiment), les skis sont légèrement relevés et proche de l'horizontale également.
C'est ici que commencent à intervenir le gainage et la tenue de skis.
Le sauteur doit se tenir lui-même (gainage:tenue musculaire abdominale et dorsale), et aider ses skis à rester proche du corps en tirant les pointes de pieds vers lui.
A ce moment du saut, la mise en place du "V" est terminée.
Notez que sur un tremplin K120, le sauteur se situerait à cet instant environ à 40-50 mètres après la table du tremplin.
2e phase de vol
2ème phase de vol: le placement au-dessus des skis

3.3 Le vol

Le feeling joue un rôle important dans cette dernière partie du vol, le sauteur est le seul maître à bord, il sait, il sent, il agit.
La réaction du sauteur à ce niveau du saut dépend fortement de son expérience personnelle et des conditions aérologiques:
-en vent de face, il aura tendance à essayer d'adopter une position de portance idéale en concordance avec son profil physique (on voit souvent un sauteur piocher de la tête ou des épaules ou encore tirer le menton vers l'avant pour essayer de mieux se placer)
-en vent arrière il restera prudent dans son avancée, privilégiant souvent l'impulsion au vol (c'est à dire avec une attitude moins agressive en vol).
Le sauteur se doit de garder la position de vol une fois stabilisé, en étant relâché et en même temps gainé.

Les pointes de pieds tirées pour garder les skis proches du corps. le corps au-dessus des skis et non pas dans les skis.être placé et relâché.

3.4 La fin de vol

En fin de vol, un sauteur a toujours tendance à se redresser, et ce pour deux choses essentielles:
-essayer de grappiller quelques mètres supplémentaires en utilisant la vitesse qu'il lui reste (le fait de se redresser lui permet de garder un peu de hauteur plus longtemps, mais lui fait perdre ce qu'il lui reste de vitesse)
-se préparer à se poser de manière équilibrée.


4. La réception

Mots-clés:
Équilibre
Coordination
Anticipation

A l'entraînement, il est courant de voir un sauteur se poser avec les pieds joints, le télémark étant un moyen de bénéficier de points de style supplémentaires en compétition.
La difficulté est de tenir la position d'équilibre en télémark jusqu'au bout de la pente.
A savoir qu'en compétition, le télémark n'est comptabilisé que si les juges voient distinctement un écart entre le pied amont et le pied aval à la réception; la "tenue" de cette position est également prise en compte par les juges. La longueur effectuée par le sauteur est mesurée entre les deux pieds.

le télémark: une position équilibrée difficile à tenir.les bras à l'horizontale, les pieds bien décalés.

exemple de flexibilité des skis

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